Les Chênes Non loin d’un chêne fourbu,
Feuillu,
Très dru,
Gisait le tronc vermoulu,
Rompu,
Moussu
D’un autre arbre à jamais vaincu.
Alentour, pointant de l’herbage,
Des tigettes en leur plus jeune âge,
Hissaient un regard curieux
Vers les sommets vertigineux
De l’ancêtre majestueux.
Ainsi se côtoyaient en silencieuse entente
Insensibles à un monde envahi de fracas,
Plusieurs vies, tour à tour chassant la précédente
Mais créant celle aussi qui l’ensevelira.
Suivant le même destin,
Procédant les uns des autres,
Les uns mourant pour les autres
Et leur frayant un chemin,
Les chênes par leur harmonie
Sont le symbole de vie.
La jeunesse et ses espérances ?
L’âge mûr empreint de puissance ?
Et la vieillesse enfin, trop tôt
Ressentie comme un lourd fardeau.
Dans le respect de tous : promeneur solitaire,
Forestier, bûcheron ou ébéniste austère,
Duide à la serpe d’or, hermétique au futile
Allant sur tes sommets faucher le gui stérile,
Tu demeures à jamais, ô chêne impérial
De la pérennité l’exemple magistral.
Wîg-man, 1992.
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